
Chez joca seria
Igor Gouberman
traduit du russe
par Julia Holter
et Jean-Claude Pinson
Vladimir Aristov est l’un des acteurs majeurs du courant dit « méta-réaliste » qui, apparu au début des années 80, a profondément renouvelé la poésie russe. L’originalité de la poésie d’Aristov n’est pas sans rapport avec sa formation de mathématicien. Elle repose en effet sur la prise en compte d’une réalité multiple, susceptible d’être appréhendée selon divers niveaux, à l’instar de ce qu’enseignent les géométries non-euclidiennes. D’où l’importance chez lui de la métaphore, non tant comme poétique de l’image, que comme outil rhétorique susceptible de porter au langage la pluralité infinie du réel. Loin d’être absconse, sa poésie est cependant toujours très concrète, parce que soucieuse d’explorer les circonstances et d’en éclairer tous les plans. C’est en particulier une poésie des lieux, attachée à en inventorier les plus secrets recoins.
il y a, gratte-ciel éclairé par en bas,
se découpant, la flèche de l’hôtel « Ukraine »
et, tendre, réprouvée,
une clarté plus qu’automnale
[…]
Va, dauphin,
Ignore mots et lettres,
Nage dans les rouleaux des éviers des appartements.
Jusqu’à ce que l’eau arrive
Dans les douches nocturnes désertées.
Chez joca seria
Igor Gouberman
traduit du russe
par Julia Holter
et Jean-Claude Pinson
Vladimir Aristov est l’un des acteurs majeurs du courant dit « méta-réaliste » qui, apparu au début des années 80, a profondément renouvelé la poésie russe. L’originalité de la poésie d’Aristov n’est pas sans rapport avec sa formation de mathématicien. Elle repose en effet sur la prise en compte d’une réalité multiple, susceptible d’être appréhendée selon divers niveaux, à l’instar de ce qu’enseignent les géométries non-euclidiennes. D’où l’importance chez lui de la métaphore, non tant comme poétique de l’image, que comme outil rhétorique susceptible de porter au langage la pluralité infinie du réel. Loin d’être absconse, sa poésie est cependant toujours très concrète, parce que soucieuse d’explorer les circonstances et d’en éclairer tous les plans. C’est en particulier une poésie des lieux, attachée à en inventorier les plus secrets recoins.
il y a, gratte-ciel éclairé par en bas,
se découpant, la flèche de l’hôtel « Ukraine »
et, tendre, réprouvée,
une clarté plus qu’automnale
[…]
Va, dauphin,
Ignore mots et lettres,
Nage dans les rouleaux des éviers des appartements.
Jusqu’à ce que l’eau arrive
Dans les douches nocturnes désertées.
Chez joca seria
Igor Gouberman
traduit du russe
par Julia Holter
et Jean-Claude Pinson
il y a, gratte-ciel éclairé par en bas,
se découpant, la flèche de l’hôtel « Ukraine »
et, tendre, réprouvée,
une clarté plus qu’automnale
[…]
Va, dauphin,
Ignore mots et lettres,
Nage dans les rouleaux des éviers des appartements.
Jusqu’à ce que l’eau arrive
Dans les douches nocturnes désertées.
78 pages
ISBN 978-2-84809-330-7
17 €